Morts Isolés
de France et d’Outre-Mer
Qui n’a jamais assisté à l’enterrement d’un mort isolé ne peut imaginer la tristesse qui s’en dégage. On ne répétera jamais assez l’importance des rites funéraires, depuis le lavage du corps jusqu’à la mise en bière. Honorer le défunt de quelque manière que ce soit, c’est lui porter respect, c’est sauvegarder la mémoire du groupe (famille, proches, compagnons de route et de cœur), c’est rappeler son identité propre. Mais les obsèques d’oubliés sont souvent frappées au sceau de l’indignité.
L’association Morts Isolés de France et d’Outre-Mer (MIFOM) s’emploie à humaniser les obsèques des oubliés.
Vous avez connaissance d’une situation de mort isolée ? Faites-le nous savoir.
Les collectivités locales, les entreprises de pompes funèbres, les établissements de soin, les Ehpad, les associations engagées auprès des morts de la rue, les mandataires de justice à la protection des majeurs (MJPM), les prisons, le voisinage … sont en première ligne face à la mort isolée.
Sans ces partenaires naturels pour l’informer d’un « décès isolé », l’association ne peut agir.
Nous aider, c’est d’abord nous permettre d’être présents.
Ce site se veut un lieu d’hommage et de mémoire des morts isolés ainsi qu’une source d’information sur les causes et conséquences des situations de morts isolés en France.
L’isolement social symptôme de nos sociétés modernes
Historiquement l’isolement social frappe les personnes âgées et celles en grande précarité économique. Ce n’est plus le cas aujourd’hui. « Cette crise du lien social n’est pas [seulement] une crise de la pauvreté, elle est le symptôme d’une société plus éclatée qui peine à « faire communauté », peut-on lire dans une étude de la Fondation de France datée de 2013.
Qui sont ces hommes et femmes qui vivent sans plus de rapports humains ? Quelles en sont les causes ? Qu’en est-il du lien de cause à effet entre isolement social et mort isolée ?
Mourir sans chez soi en France
On les appelle les morts de la rue. Ils étaient sans domicile fixe. Qui furent-ils ? Quel fut leur parcours de vie ? Sous le titre Dénombrer et décrire, le rapport annuel du collectif Les Morts de la Rue nous renseigne sur la mortalité des personnes sans chez soi en France. Les données remontées par le dernier rapport du collectif sont accablantes.
Chaque année, les bénévoles du collectif Les Morts de la Rue enquêtent pour décrire le parcours de ces personnes. Des parcours marqués par des zones d’ombre.
A quoi ressemblent les obsèques d’oubliés ?
Découverts morts sur la voie publique, ou dans un abri de fortune, à l’hôpital ou dans la solitude à leur domicile, avec ou sans papier pour les identifier. Quand les familles ne sont pas retrouvées, les communes organisent les funérailles.
Dans de telles situations et y compris en dehors de toute considération d’indigence ; qui pour veiller à la dignité de ces hommes et femmes à l’heure de rejoindre une dernière demeure ? Qui pour accompagner ces personnes au cimetière, fleurir les sépultures et honorer leur mémoire ?